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Comprendre les causes du trac pour le vaincre

Vous souffrez du trac ?

Vous n’êtes pas seul(e) !
Il n’y a pas que les musiciens qui sont amenés à lutter contre cette forme d’anxiété.

En effet, 75 % de la population a peur de parler en public. (source Wikipédia).
Cette forme de trac est appelée la Glossophobie.

Interrogez des personnes autour de vous et vous le constaterez !
Parler devant les autres est pour beaucoup la pire chose qui puisse leur arriver.
C’est fou, quand on sait que l’espèce humaine est avant tout une espèce sociale !

Heureusement, toutes ces personnes peuvent éviter ces situations douloureuses;
Ou se fondre dans la masse…
Pour elles, pas besoin de comprendre les origines de ce stress handicapant qu’est le trac.
Nul besoin d’identifier ses causes.

Mais pour vous, musicien(ne) ce n’est pas la même histoire !

La musique est faite pour être partagée.
Si vous travaillez des heures sur votre piano, votre guitare, votre trompette,
c’est bien pour qu’au final quelqu’un d’autre entende votre musique, non ?

Et si vous vous destinez à être professionnel de la musique, maîtriser votre trac est une obligation.
Les auditions et concours pour rentrer dans les orchestres sont monnaie courante.
Pour vous, gérer le trac est une nécessité.
Car avant de pouvoir se fondre dans un orchestre, il faut réussir à y rentrer.
Et prendre des médicaments n’est pas nécessairement la meilleure solution.

Mais rassurez-vous !
Si vous appliquez le bon remède, le mal disparaîtra.

Dans cet article, vous allez découvrir :
=> si oui ou non il faut connaître les causes du trac pour le vaincre
=> une stratégie pour mettre à jour des phénomènes à l’origine de votre trac que vous n’avez peut-être jamais remarquée

Ça vous tente ?

1) Faut-il comprendre l’origine de son trac pour mieux le vaincre ?

C’est vrai, après tout, la question ​mérite d’être posée.
Devez-vous comprendre quelles sont les causes du trac pour mieux le gérer ?

La réponse est : oui et non !
Je vous explique.

a) ​Connaître les causes du trac n'est pas obligatoire

Pour ceux d’entre vous qui me connaissent, vous savez que je ne suis pas partisan de l’approche qui prétend «qu’il faut à tout prix découvrir l’origine précise d’un problème pour le guérir».

Simplement, je ne pense pas qu’il soit toujours utile de chercher le pourquoi
exact de votre trac pour réussir à vous en libérer.

En effet, j’ai trop souvent constaté l’échec de cette approche.

D’ailleurs, je pense que c’est la même chose pour vous.
Connaissez-vous des personnes qui connaissent l’origine exacte de leurs «problèmes» mais qui n’en ont pas guéri ?

Vous aussi ? Nous sommes d’accord.
Mais alors, pourquoi la compréhension d’un trouble ne permet pas de le guérir ?
Et quelles sont les alternatives dans ce cas ?

b) Blessures émotionnelles et blessures physiques

D’une part, je suis formel, vous ne guérirez pas une blessure avec un raisonnement,
que cette blessure soit physique ou mentale.

Croyez-moi, j’en ai fait l’expérience !

Imaginez-vous la scène suivante.
Vous faites une promenade en forêt et vous vous coupez la jambe gauche sans vous en apercevoir.
Une fois rentré chez vous, vous remarquez votre blessure et bien sûr vous décidez de la soigner.

À ce moment-là, quel sera votre plan d’action ?

Réfléchir pour savoir exactement comment vous vous êtes coupé
et à quel endroit de votre balade cela s’est produit ?

Ou nettoyer la plaie, la désinfecter, ajouter la pommade et le pansement
qui conviendront le mieux ?

Dit comme ça, ça a l’air idiot, je vous l’accorde !
Mais pourquoi serait-ce si différent quand il s’agit de vos blessures émotionnelles ?

Personnellement, je pense comme beaucoup d’entre vous que le corps et l’esprit sont liés.

C’est pour cette raison qu’à mes yeux, il n’est pas stupide de s’inspirer de la manière dont vous soignez vos blessures physiques, pour soigner vos blessures psychoémotionnelles.
Massage, pommade, pansements, chaleur, etc.

De la bienveillance, de la douceur et de l’attention en somme !

C’est mieux qu’une voix sèche qui vous balance un raisonnement froid du type :
« Ce n’est pas ta première tentative de jouer devant des personnes !
Alors, arrête d’avoir de trac. »
Ou « Tu n’as aucune raison d’avoir le trac,
Arrête d’être faible, ressaisis-toi ! Sois fort !»

Nous sommes d’accord ?

​c) Votre cerveau a plus d’imagination que Spielberg

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Oui !
Votre cerveau est une machine à fabriquer des explications.

C’est intéressant pour mieux comprendre son environnement.
Cela permet de survivre dans un environnement sauvage et hostile.
Mais chaque médaille a son revers.

Lorsque vous cherchez à mieux vous comprendre vous-même,
cette capacité que votre matière grise a à fabriquer des explications
peut constituer un sérieux handicap.

En effet, vos 100 milliards de neurones se préoccupent plus de trouver une explication vraisemblable que de vérifier si celle-ci est réellement exacte.

C’est d’ailleurs pour cette raison que lorsqu’ils sont confus, les êtres humains s’accrochent à la première explication qu’ils trouvent. 

Même si celle-ci est très « bancale ».

Cette explication erronée vous redonne le sentiment agréable de maîtriser votre environnement.
Et ça, ça vaut tout l’or du monde, n’est-ce pas ?

C’est pourquoi à mes yeux, chercher à tout prix à découvrir les causes du trac
n’est pas toujours la meilleure solution.
Car cela peut rapidement vous faire aboutir à des conclusions aussi éloignées de la vérité que le jour l’est de la nuit.

Et le risque, c’est de travailler dans la mauvaise direction pour vous libérer de cette anxiété…

Vous comprenez ?

d) ​​Exemple d'une erreur d'appréciation sur les causes du trac

Voici un exemple très simple pour illustrer ce concept.

Imaginez-vous, qu’après une profonde introspection, vous avez conclu que votre trac venait de ce fameux jour où Madame Tartarin, votre institutrice en primaire, vous avait fait pleurer au tableau.

La suite logique, c’est que vous allez chercher à guérir de cette expérience douloureuse.

Vous allez focaliser votre énergie et votre temps sur ce « traumatisme », et les résultats ne seront peut-être pas au rendez-vous. Car ce souvenir pourrait ne pas être la cause de votre trac.

Peut-être que votre trac provient simplement du fait que votre professeur de musique vous a répété de nombreuses fois que les musiciens souffrent obligatoirement d’un très grand trac !
Et le pouvoir de la répétition sur un cerveau humain n’est plus à démontrer.

Sinon, pourquoi tant d’affiches publicitaires dans la rue pour des marques
que, de toute façon, vous ne réussiriez jamais à oublier ?

Mais s’il ne faut pas découvrir les causes exactes du trac, que faut-il faire ?
C’est bien cette question que vous vous posez ?
D’autant que c’est le titre de cet article, n’est-ce pas ?

La réponse est juste en dessous ! 😉

2) Comprendre le mécanisme qui cause le trac

​Découvrir le déclencheur d​u trac plus que son origine

Pour guérir ou mieux gérer votre trac, le plus efficace est de découvrir ce qui le déclenche.
À un niveau subtil bien sûr !

Je vous entends déjà me dire : « Eh bien, c’est de jouer en public qui déclenche mon trac, voyons ! »
Évidemment, mais  vous parlez du contexte dans lequel ce stress apparaît.
Je n’évoque pas le même type de « déclencheur ».

Avant que vous ne souffriez physiquement du trac, une multitude d’événements se sont déroulés dans votre esprit.
Des images mentales, des réflexions, que vous n’avez même pas remarquées !
Pourtant, elles ont bel et bien eu lieu dans votre tête.

Parfois, ces événements sont tellement fugaces que vous ne remarquez que leurs conséquences ! D’affreuses sensations physiques de mal-être, de contraction et d’anxiété.

Cependant, avant que votre poitrine et votre gorge ne se serrent, une image est peut-être apparue dans votre esprit.

Une image de vous, en train de perdre vos moyens devant des personnes froides qui vous regardent sévèrement.
Peut-être même, qu’en voyant cette image dans votre esprit vous avez entendu :
 « Oh la la, c’est sûr que tu vas te tromper, c’est dur de jouer sans faute devant des gens… » 

Vous comprenez mieux de quoi je parle ?

Pour vaincre le trac, vous devez découvrir cette séquence d’événements mentaux.
Bien souvent, c’est au cœur de cet enchaînement mental que se loge l’origine de votre trac.

La bonne nouvelle, c’est que bien souvent, il suffit de modifier le début de la séquence
pour entièrement « la démonter ».

Et c’est cette origine là, ce déclencheur, qu’il est très utile de découvrir pour gérer efficacement son trac !

3) Travaux pratiques pour vaincre le trac

a) Identifier le mécanisme qui cause le trac

Maintenant que vous comprenez ce qui déclenche très probablement l’excès de trac,
vous souhaitez savoir comment y remédier.

Je vous propose un exercice simple pour découvrir le déclencheur
de cette séquence qui cause le trac. Vous êtes prêts ?

Allons-y !

  1. 1

    Asseyez-vous confortablement dans un environnement à l’abri de toute perturbation (téléphone fixe et autres)

  2. 2

    Prenez une ou deux minutes pour respirer calmement tout en essayant
    de ressentir des sensations à l’intérieur de la voûte plantaire. (Le but ici est de simplement ressentir des fourmillements, des petits mouvements de chaleur, dans vos pieds, pour vous « sortir de votre tête »)

  3. 3

    Une fois que vous êtes plus calme, fermez les yeux et imaginez-vous rentrer sur scène (ou dans votre salon pour un petit concert informel par exemple)
    Et remarquez quelles pensées ont traversé votre esprit en premier ? Qu’est-ce que vous vous êtes dit, dans un coin de votre tête ? Quelle image s’est imposée d’elle-même de façon fugace ?
    Soyez vigilant(e) ! Ces événements sont parfois très discrets.
    La petite voix dans votre tête peut peut-être à peine chuchoter ! 

  4. 4

    Ouvrez les yeux, prenez une bonne respiration et notez ce que vous avez remarqué sur un petit cahier. Puis levez-vous, marchez un peu, et buvez un bon verre d’eau.

  5. 5

    Vous pouvez refaire ce processus plusieurs fois pour identifier avec plus de précisions le déclencheur de la séquence qui cause le trac chez vous.

Pour vivre le processus tranquillement, cliquez sur le bouton play  ci-dessous :

b) Modifier la séquence qui cause le trac

Tout est dans le titre !

Maintenant que vous avez remarqué que votre petite voix vous souffle
« Tu n’es pas prêt(e) », « Ils vont te juger », « Pour qui te prends-tu ? », ou que vous avez vu apparaître une image de vous le visage crispé, la respiration courte, en train de souffrir, vous avez fait le premier pas.

À présent, je vous propose de chercher des antidotes à ces pensées.

=> Quelles phrases pourriez-vous dire pour vous réconfortervous encourager ?
=> Quelles images plus apaisantes, plus stimulantes pourriez-vous visualiser ?

Une fois que vous les avez définies, vous pouvez recommencer le même processus que tout à l’heure en ajoutant cette fois-ci vos antidotes dans la séquence.
Vous vous rappelez ? L’exercice décrit juste au-dessus.

Testez et observez les résultats que cela donne.

Si vous ressentez moins de trac dès la première tentative, bravo à vous !
Vous avez visé juste. 😉

Si ce n’est pas le cas, recommencez en effectuant des modifications !

Rappelez-vous que le succès se situe au bout de l’échec !

Pour ma part, je n’ai pas toujours réussi du premier coup les exercices que j’ai pratiqués.
Mais soyez certains, que si vous faites preuve de persévérance vous obtiendrez toujours des résultats.

4) Les causes du trac : conclusions

Pour vaincre le trac, il n’est pas forcément nécessaire de comprendre l’origine exacte de ce stress.
En revanche, il vous sera très utile de découvrir le mécanisme qui crée le trac chez vous.
Et tout particulièrement, l’élément déclencheur de ce mécanisme.

C’est toujours étonnant de remarquer que certaines de nos difficultés, souffrances,
sont en fait créés de toutes pièces par des pensées négatives que nous n’avons même pas remarquées.
Avec le recul, je m’aperçois que c’est précisément ce qui se produit dans une très grande majorité des situations.

D’ailleurs, pour comprendre en détail ce qu’est le trac et ses trois formes de manifestations, cliquez-ici !

Et si vous souhaitez savoir si vous êtes plus traqueux(se) que les autres cliquez ci-dessous :

 

 

Quoi qu’il en soit, si vous souhaitez mieux gérer votre trac, l’exercice que vous avez découvert dans cet article vous offre une piste concrète. A vous de le pratiquer !

Et si vous avez besoin de précisions, pour mieux comprendre l’exercice, ou pour avoir des idées sur comment améliorer votre séquence mentale, posez-moi vos questions dans les commentaires. J’y répondrai avec plaisir !

Je vous souhaite de très belles expériences musicales !

Avec confiance et motivation 😉

Roman Buchta

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  • Merci pour cet article. Il s’applique dans tous les domaines. Concernant la musique moi c’est la fausse note qui me fait stresser ça a justement tendance à rendre mes doigts plus raides. Je vais tester tes astuces merci.

    • Roman Buchta dit :

      Merci pour ton retour.
      Effectivement, le fait de se tromper peut-être très déstabilisant et engendrer un vrai effet boule de neige.
      Tu pourras appliquer le processus décrit dans cet article à cette situation précise !
      Bonne pratique à toi 😉

  • Françoise dit :

    Bonjour. Quand on vit, respire..certains se basent essentiellement sur le mental et si on a souvent le trac…ça vient du mental…donc ami ou ennemi ?

  • Marguerite dit :

    Je comprends tout ce qui est dit sur le trac mais je n’arrive pas à trouver ce qui s’est passé avant la manifestation, je me vois déconfiturée et hors de moi, déçue de ne pouvoir réussir suite à cet épreuve et avec la décision d’éviter de jouer devant les autres. Je vais me pencher plus profondément sur la question.

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