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Comment progresser musicalement grâce à un programme de travail efficace

Nous y voilà ! Le nerf de la guerre. Le sacro-saint programme de travail.

Aujourd’hui, je vais vous exposer mes réflexions sur la construction de ce programme efficace. ​

Nous allons également explorer une approche de l’apprentissage très efficace et peu connue, ainsi que deux superbes astuces issues de l’univers de la gestion de projet.

 

Pour améliorer mes chances de réussir mon défi, je dois absolument progresser musicalement, à la guitare, en chant et en interprétation.

Aujourd’hui je ne maîtrise absolument pas l’ensemble des 8 morceaux que je veux jouer sur scène dans un peu plus de 2 mois.
Et sans une stratégie efficace, c’est clair que je ne serai pas prêt le jour J. Alors comment m’y prendre pour réussir et atteindre mon objectif ?

Commençons par le commencement ! Avant de réfléchir au chemin que je dois emprunter, il faut déjà savoir d’où je pars !

Des stratégies pour progresser musicalement

Tout d’abord, il me semble important de rappeler mon objectif mais cette fois-ci en termes de progrès.

Mon but est d’être en mesure de jouer 8 de mes morceaux, en étant détendu, confiant et à l’aise, au chant et à la guitare, dans un peu plus de 2 mois et une semaine.

Si on vérifie à l’aide de l’outil « PRÉCIS », on remarque que cet objectif respecte les canons du coaching professionnel. Pour découvrir gratuitement cet outil, cliquez-ici !

Mon programme est composé des 9 chansons suivantes :

Diviser mon programme en 2 & travailler chaque partie 1 jour sur 2

J’ai décidé de diviser mon programme en 2 parties et de travailler chaque partie 1 jour sur 2.

Mon but ici était de m’assurer que j’allais travailler mon programme dans son entièreté​ en testant le fait de ne pas travailler les mêmes aspects techniques tous les jours.

Bien sûr, certains aspects techniques sont communs entre les deux programmes, comme pour les pincés à la main droite. Cependant, ceux-ci ne suivent pas les mêmes enchainements, ils ne se situent pas sur les mêmes cordes, etc…

​Comment je travaille chaque demi-programme

Sélection des aspects techniques sur lesquels je souhaite progresser
​Concrètement, que ce soit un jour A ou un jour B, je sélectionne mes besoins techniques spécifiques au programme que je travailleJ’ai commencé par en choisir 6 différents pour chaque session de 3/4 d’heure à une heure.

Pour un jour B, ces aspects techniques sont par exemple :

  1. ​Aller-retour au médiator sur les cordes La et Sol pour le morceau « Mental OP »
  2. Changement d’accords en totale détente pour le morceau « ​J’essaie de sourire »
  3. ​Travail du pouce pour les mesures 8 à 12 du premier couplet de ​​ »Je te l’dis »
  4. ​​Etc…
  5. ​​Etc…
  6. ​Etc…

​Progresser musicalement grâce à l'apprentissage entrelacé

Ensuite, je m’exerce sur chaque aspect technique en pratiquant ce que l’on appelle l’apprentissage entrelacé.

​L’apprentissage entrelacé est une technique révolutionnaire.

De nombreuses études scientifiques démontrent que cette stratégie d’apprentissage est beaucoup plus efficace que l‘apprentissage en bloc que l’école nous enseigne traditionnellement.

Apprentissage en bloc

L’apprentissage en bloc est la stratégie d’apprentissage plus commune où l’on travaille un seule fois chaque aspect pendant un temps plus long.

Cette approche plus classique, que l’on appelle « apprentissage en bloc » suit le modèle 1,1,1,1 / 2,2,2,2 / 3,3,3,3 / 4,4,4,4 / 5,5,5,5 / 6,6,6,6.

Apprentissage entrelacé

Pour faire simple, l’apprentissage entrelacé consiste à travailler les aspects 1,2,3,4,5,6 en les enchainant rapidement les uns à la suite des autres plusieurs fois de suite. 

Je fais des séries de 1,2,3,4,5,6 où je m’exerce sur chaque aspect pendant une micro-séquence de quelques minutes seulement.  

Si je fais trois séries complètes, ma séance de travail suivra le modèle 1,2,3,4,5,6 / 1,2,3,4,5,6 / 1,2,3,4,5,6.

La différence entre les deux modèles est simple à comprendre n’est-ce pas ?

Nombre d'aspects techniques travaillés, durée du travail et enchaînements
Le nombre d’aspects travaillés et la durée des micro-séances est propre à chacun.
 
L’idée est de faire plusieurs séries en étant parfaitement concentré pour chacune d’elle.

Personnellement, j’ai décidé de tester le travail de 6 aspects par séance de travail.
Je passe 3 minutes sur un aspect, puis je passe au suivant.

J’ai voulu tester le travail d’un maximum d’aspects différents pour voir à quelle vitesse j’apprends et avec quelle rapidité j’acquière la maîtrise de chaque point technique dans ces conditions.

Bien sûr, les points sur lesquels je m’exerce sont différents les jours A et les jours B.

Pour en savoir plus sur l’apprentissage entrelacé, cliquez ici !

Un métronome minuteur pour enchaîner avec régularité 
Par ailleurs pour enchainer au bon moment et sans y penser, j’utilise un métronome qui a une fonction minuteur.
 
Il s’arrête quand le temps imparti est atteint. Pratique mais pas que…
 
Je pense que cela peut donner tendance à se dépêcher par peur de ne pas pouvoir assez pratiquer de fois par micro-séquence de travail. C’est en tout cas ce que cela m’a fait. 
 
Avec le recul, je conseille d’utiliser le minuteur quand les points travaillés sont déjà un peu maîtrisés.
 
Dans ce cas, on cherche juste à approfondir la maîtrise et à accélérer le tempo avec lequel on est déjà dans le confort.
 
En revanche, je pense qu’il est à bannir lorsque nous travaillons quelque chose qui nous pose un réel problème ou qui est totalement neuf pour nous.
 
À présent, je vais vous parler de deux principes issus de l’univers de la gestion de projet qui, à mon avis, peuvent aider certains d’entre nous à repenser l’ordre dans lequel nous structurons notre travail en vue d’atteindre un objectif.

​Progresser musicalement grâce à la gestion de projet

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Il y a de cela deux semaines, j’échangeais dans le cadre professionnel avec un collaborateur qui est concepteur, développeur et animateur de jeux pédagogiques dans un organisme de formation prestigieux et qui est également formateur en gestion de projet.

Ce collaborateur m’aide à peaufiner le déroulement pédagogique d’une formation que j’ai crée, intitulée « Améliorer le bien-être et la productivité au travail grâce aux neurosciences ».

Dans sa vie professionnelle, cet homme est constamment en train de gérer une multitude de projets en même temps et, sans stratégie efficace, il serait déjà devenu fou. 

Au cours de nos échanges, il m’a partagé deux pépites que je ne peux pas garder pour moi !
Il s’agit de deux principes à toujours garder en tête lorsque l’on travaille sur plusieurs projets de front.

En effet, ces astuces permettent d’augmenter l’efficacité et la pertinence de notre organisation de travail.
J’ai aussitôt décidé de les utiliser dans mon programme de travail.

Principe n°1

=> « Se focaliser sur ce qui aura le plus de valeur et toujours l’achever en premier »

Mais qu’est-ce qui a le plus de valeur ? Pour faire simple, la valeur représente ce qu’il est important de produire pour avoir du concret exploitable.

Pour mon projet, ce qui a le plus de valeur c’est la maîtrise des morceaux dans leur totalité. 
À l’inverse, ce qui n’a pas le plus de valeur est l’ajout de nombreuses fioritures et de subtilités que moins de 1% des gens remarqueront. Même si elles sont vachement chouettes quand même !

Ne me faites pas dire ce que je n’ai pas dit ! Les fioritures ont de l’importance.
Mais si j’ai 10 heures à consacrer à mon projet et que j’en passe 9 sur l’ajout et le travail de fioritures, je prends le risque de ne pas vraiment intégrer les fondements du morceaux dans l’heure qu’il me reste.

Ce qui a le plus de valeur est de pouvoir présenter un morceau propre et maîtrisé.
Après, s’il il y a en plus de magnifiques fioritures, c’est la cerise sur le gâteau !

En revanche, si je présente un morceau bancal avec une magnifique fioriture au milieu, cela n’aura pas franchement de la gueule, n’est-ce pas ?

Évolution classique de la valeur en fonction du temps

Pour mieux comprendre ce principe, observons le graphique suivant. Il représente l’évolution de la valeur en fonction du temps si on n’applique pas le principe n°1 :

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   La courbe rouge représente l’évolution de la valeur en fonction du temps​.

On remarque que la valeur produite évolue lentement, puis elle croît d’une manière exponentielle à l’approche de la deadline marquée en orange.         La deadline représente la fin du temps imparti à la réalisation de ce projet.

Si jamais la deadline est avancée (barre violette), ou si nous avons un pépin en fin de projet qui nous empêche de travailler, que se passe-t-il ?

C’est purement et simplement la cata !  

Voilà pourquoi le principe « Se focaliser sur ce qui aura le plus de valeur et toujours l’achever en premier  » est sacré !  

Évolution de la valeur en fonction du temps quand on applique le principe n°1

La courbe bleue représente l’évolution de la valeur en fonction du temps​ quand on applique le principe n°1.

Qu’est-ce qu’on peut observer ?

Premier effet Kisscool, en cas d’imprévu, on limite la casse ! Cela saute aux yeux. Notre projet est presque achevé. Un imprévu n’aura pas de conséquences tragiques.

Double effet Kisscool, le fait de voir notre travail porter ses fruits va renforcer notre motivation. Et oui, quand on constate qu’on a quasi atteint notre objectif, ça donne de l’énergie et l’envie de mettre les bouchées doubles !

Ce principe tranche beaucoup avec ce que j’ai eu l’habitude de faire par le passé. C’est d’ailleurs un des facteurs responsables de mon ancienne inefficacité et une des raisons principales de mes précédents échecs.

En effet, je me suis souvent concentré sur des détails.
Par conséquent, j’ai perdu beaucoup temps et d’énergie dans une direction qui ne me donnait pas l’impression d’avancer.
Pas de double effet Kisscool… 🙁

Principe n°2

=> « Toujours se consacrer à ce qui est proche d’être terminé »

Pourquoi ? Pour rester zen, pardi ! En effet, comme l’exprime très bien David Allen « Une grande partie du stress que les gens ressentent ne vient pas d’avoir trop à faire mais de ne pas avoir terminé ce qu’ils ont commencé. »

C’est un concept très intéressant, qu’en dites-vous ?

Attention à votre charge mentale

Le fait d’avoir beaucoup de « chantiers en cours » entraîne une charge mentale importante et des tensions dans l’esprit. 

Vous savez, quand on est bombardé de messages du type « Au fait, il faut faire ça ! Puis ça ! Et il ne faut surtout pas oublier de faire ça aussi », etc.

En plus, chacun de ces messages est accompagné d’une bonne dose de stress !
Je ne souhaite à personne de vivre avec un sentiment permanent de « ne pas avoir terminé quelque chose ». 
D’ailleurs, c’est un symptôme typique annonçant qu’un vilain burn-out se profile à l’horizon…

Méfiez-vous !

​Donner la priorité à ce qui est bientôt terminé

En plus de nous protéger du surmenage, ce principe marche à merveille avec le principe numéro 1 ! Il nous pousse à produire de la valeur, c’est à dire des produits finis qui nous assurent que notre travail porte ces fruits.

       «Une grande partie du stress que les gens ressentent ne vient pas d’avoir trop à faire mais de na pas avoir terminé ce qu’ils ont commencé.» David Allen

Astuce pour appliquer facilement le principe n°2

Quand on monte un projet musical, l’idée est d’étudier l’état d’avancement des différents morceaux et les besoins qui en découlent. On peut les classer dans différentes catégories comme par exemple « Presque au point », « Bien avancé », « Moyennement avancé », « Peu avancé », et « Pas commencé ». 

Pour bien s’y retrouver, je vous conseille de vous faire un petit tableau. Je trouve que c’est vraiment confortable car ça permet d’avoir une vue d’ensemble !

Ensuite, il ne reste qu’à se concentrer sur les morceaux « Presque au point ».

Une fois que ceux-ci sont terminés, on doit se focaliser sur les morceaux « bien avancés » pour les faire passer dans la catégorie « Presque au point ».  

En fait, l’idée est de toujours faire avancer plus à droite ce qui est le plus à droite dans le tableau. Pour positionner l’état d’avancement d’un morceau sur un tableau physique je vous conseille le traditionnel post-it !

  Voici, un tableau qui vous présente une partie de mon projet :

Sur quel morceau dois-je me concentrer ? 😉

Une dernière chose !
Il faut éviter d’avoir trop d’éléments dans une colonne.

Au delà de 3 éléments, c’est dangereux, et on ne sait plus comment prioriser !
D’ailleurs, si vous avez trop de morceaux qui s’accumulent dans une colonne, cela peut révéler un problème sous-jacent.

=> Par exemple, si la colonne « Bien avancé » est saturée, cela peut révéler une tendance au perfectionnisme.

=> Si trop d’éléments s’accumulent dans la case « Pas commencé », il y a peut-être un petit problème de procrastination ! ​

​En conclusion

Voilà une étude approfondie de la méthode que j’ai décidée de tester.
Je vous avoue que je n’ai jamais fait un travail comme celui-ci par le passé et j’espère que cela va porter ses fruits !

À venir

En passant, mon approche est une piste parmi tant d’autres et elle est bien sûr perfectible !

D’ailleurs, j’ai pu constater que certaines choses fonctionnent bien tandis que d’autres doivent être améliorées.
J’ai par ailleurs commencé à ajuster certaines variables comme le nombre d’éléments par séquence de travail. 

Dans un prochain article, je vous présenterai les résultats concrets de ma méthode en terme d’acquis et de progrès. J’évoquerai ses points forts, ses points faibles et j’explorerai différents axes d’amélioration.

Enfin, je vous en remercie si vous avez lu l’article jusqu’à ces lignes.

Si vous avez des remarques, des conseils, des questions ou autres, écrivez-les ci-dessous dans l’espace dédié aux commentaires.

Le mot de la fin !

Sachez que je termine cet article depuis l’espace « duty free » de l’aéroport de Lyon Saint-Exupéry.

Et oui ! J’ai un avion pour IBIZA qui décolle dans moins d’une heure ! 😉

D’ailleurs, je viens d’apprendre que je n’aurai peut-être pas de guitare sur place pour travailler…
Wouaw ! Je vais peut-être pouvoir travailler uniquement dans ma tête !

Avec confiance et motivation 😉

Roman Buchta

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  • Alfred dit :

    Merci pour cet article très riche !
    Par rapport au premier principe, de privilégier ce qui aura le plus de valeur, peux tu préciser ce que tu mets en priorité dans ton travail ? Et avec quels outils ?
    Je suis un vilain curieux je sais.
    Encore merci !

    • Roman dit :

      Bonjour et merci pour ton retour !

      Tes questions sont très pertinentes. Je vais y répondre en détail dans mon prochain article qui tire le bilan de ces premières semaine de travail.
      Pour résumer, ce qui a le plus de valeur pour moi est de maîtriser l’ensemble de mes morceaux avec un niveau de détente minimum de 7/10.
      Je vais donc mettre en priorité le travail d’interprétation en utilisant l’enregistrement des morceaux. Je vais aussi rester focus sur le travail technique des bases guitaristiques dont j’ai besoin mais en modifiant quelques paramètres dans ma méthode…
      Voilà pour ta curiosité. Pour plus d’info, je t’invite à lire mon prochain article !
      A bientôt 😉

  • Fred dit :

    Bonjour Roman,

    Ibiza quel beau voyage 🙂
    Très vrais les 2 principes de ton collègue.
    J’aime bien aussi le principe de Pareto: 20% des actions produisent 80 des effets!
    qui rejoint un peu le principe n°1

    Tout mes encouragements pour ton défi.
    A suivre

    Bonnes vacances et bonne préparation 🙂

  • Pascal dit :

    Vraiment très intéressant, et pour moi, pour la guitare, et pour mes étudiants, dans bien d’autres sujets ! Merci !

  • Daniel dit :

    Bonjour Roman,
    Si je comprends bien, l’idée est de faire avancer ce qui est le plus à droite dans le tableau, mais toutefois en basculant régulièrement d’un morceau à l’autre pour reprendre le principe de ne pas travailler des heures sur la même tâche. Il faut alterner les tâches. Si tel n’était pas le cas, cela voudrait dire que l’on travaille chaque morceau jusqu’à ce qu’il soit au point avant de passer au suivant.

    • Roman Buchta dit :

      Tout à fait Daniel !
      L’idée est de « mettre le paquet » sur ce qui est le plus avancé
      et donc à droite dans le tableau, sans oublier d’alterner entre les morceaux
      et de faire des pauses ! 😉

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