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Soyez plus concentré(e) sur la guitare, le piano, grâce aux neurosciences !

« J’espère qu’elle ne va pas rentrer trop tard….Je voudrais manger tôt pour finir cet article ce soir. Au moins terminer la rédaction…La correction, on verra demain… »

 » Pfff… Ça fait longtemps que je travaille ces notes en boucles…MINCE !!!
Je suis parti à mille lieux de ma guitare ! « 

Une impression de déjà vu ?

Si je n’étais pas musicien, je mettrais ma main à couper que cela vous est déjà arrivé une fois !

Franchement ! Pourquoi est-ce si compliqué d’être concentré quand on travaille son piano, sa guitare… ?

Voyons comment les neurosciences de l’attention peuvent nous aider à rester concentrés plus facilement dans la pièce à musique.

Attention​​ et survie

Oui !

Toutes les capacités de notre cerveau ont été sélectionnées par l’évolution.
Elles ont été choisies afin de favoriser nos chances de survie.
L’attention et la concentration ne font pas exception !

D’ailleurs, afin d’accroître notre efficacité, nous bénéficions de deux types d’attentions, l’attention endogène et l’attention exogène.

L'attention exogène

Depuis peu, la ville de Lyon installe des écrans vidéos publicitaires partout dans les bouches de métros.

Non seulement, un écran consomme autant d’électricité que deux foyers par an, mais ces rectangles brillants toujours en mouvement attirent notre attention comme le miel attire les abeilles.

Cela vaut aussi pour moi qui pourtant déteste les pubs ! Mais pourquoi donc ?

C’est simple, la lumière attire l’œil. Le mouvement fixe l’attention.

C’est ce qu’on appelle l’attention exogène.
Nous sommes concentrés sur ces pubs malgré nous !

L’attention exogène est mobilisée pour ce qui a attrait à notre survie.
Mais aussi pour ce qui y ressemble !

Dans la nature, le mouvement signifie très souvent « danger ». Quand quelque chose bouge, notre cerveau est aimanté en une fraction de seconde. Dommage…

Les caractéristiques de l'attention exogène

L’attention exogène existe pour nous signaler ce qui est dangereux pour notre survie et ensuite ce qui est favorable à cette dernière.

1) Elle échappe à tout contrôle conscient
2) Elle ne demande aucun effort

Pas trop dur de rester attentif devant un bon film n’est-ce pas ? Sauf bien sûr, si quelque chose prend feu dans la cuisine…

Mais quand nous travaillons notre instrument, notre survie n’est pas en danger.
L’attention exogène n’est pas mobilisée. Notre esprit peut donc très facilement vagabonder d’une pensée à une autre. 

Ce qui n’est pas très pratique pour travailler sa guitare… ;(

Heureusement, nous disposons d’une autre forme d’attention, l’attention endogène.

L'attention endogène, alias la concentration

Je suis toujours fasciné quand je regarde un enfant se concentrer pendant qu’il joue.
Il est totalement absorbé, il ne fait qu’un avec ce qu’il fait.
En un mot, il est CONCENTRÉ.

Sa survie n’est pas en jeu.

Sa concentration vient d’une autre forme d’attention.

Volontaire cette fois-ci. On appelle cette attention là, l’attention endogène.

Les caractéristiques de l'attention endogène

L’attention endogène est la forme d’attention qui nous a servi à tailler des silex, fabriquer des outils et, in fine, envoyer des fusées sur la lune.
Elle nous permet de nous concentrer volontairement pour développer nos connaissances et nos compétences. C’EST NOTRE SUPER POUVOIR !

1) Elle est consciente et volontaire
2) Elle consomme beaucoup d’énergie
3) Elle est tributaire de notre niveau d’énergie

Et…
4) Elle est fonction de notre intérêt pour le travail concerné…

Bien sûr ! C’est facile de se plonger corps et âme dans l’interprétation de notre morceau préféré.
Mais c’est plus compliqué de se concentrer sur le travail de points techniques qui nous donnent du fil à retordre…

Certaines personnes aiment le travail technique. Mais si vous êtes comme moi, vous faites ce travail pour progresser, c’est un passage obligé…

Alors, comment rester concentré quand ce que nous faisons n’est pas fun ?
On va y venir !

La dame qui ne restait pas concentrée sur sa guitare

Un jour, mon père, professeur de guitare à la retraite, m’a raconté une anecdote amusante.

Il avait une élève qui se plaignait constamment de ne pas arriver à se concentrer sur sa guitare.
Régulièrement, cette femme de 45 ans s’installait pour s’exercer.
Puis, au bout d’un moment, elle se surprenait en train de faire le ménage, la vaisselle, ou de ranger la cuisine…

Et elle n’avait pas de déficience cognitive ou de maladie quelconque…

Elle ne savait juste pas comment rester concentrée sur sa guitare !

En fait, elle prenait des mauvaises décisions sans en avoir conscience. 

Je m’explique…

Le cycle Perception-Action

Dans son excellent livre « Le cerveau funambule »Jean-Philippe Lachaux, directeur de recherche à l’INSERM en neurosciences de l’attention, explique qu’à la base de toute notre activité cognitive se trouve le cycle Perception-Action.

Activité cognitive signifiant : « traitement du monde qui nous entoure par l’intermédiaire de notre cerveau ».

Pour commander ce livre dès maintenant, cliquez sur l’image.

En fait, notre cerveau passe son temps à percevoir des informations et à agir en conséquence.

Le cycle Perception – Action

Chaque seconde, nous avons entre 3 et 5 cycles Perception-Action ! En un jour, nous pouvons atteindre jusqu’à 180 000 cycles !

Prenons quelques exemples.

Chaque fois que l’on nous tend la main (PERCEPTION), notre main se lève presque automatiquement (ACTION).

Chaque fois qu’un fou arrive à pleine vitesse sur la voie de gauche (PERCEPTION), on se déporte un peu plus à droite pour le laisser passer (ACTION).

Et, à chaque fois que je pense à ce que je vais faire ce soir ou ce week-end, (PERCEPTION), je pars dans mes rêveries (ACTION) tout en répétant négligemment l’enchainement d’arpèges que je travaillais depuis 5 minutes…