Bonjour à toutes et à tous !
Une fois n’est pas coutume. Aujourd’hui, nous n’allons pas parler de neurosciences, de gestion du trac ou d’optimisation de l’apprentissage.
Non.
Aujourd’hui, nous allons découvrir comment chanter en s’accompagnant avec un instrument.
Et plus précisément avec sa guitare.
N’étant pas spécialiste dans le domaine du chant ou de la chanson de variété, j’ai préféré accueillir Andy du site Maxitabs pour présenter ce sujet.
Dans cet article, Andy va vous parler de votre tessiture vocale et de celles de certaines célébrités.
Il va également vous expliquer comment adapter les chansons que vous aimeriez chanter à votre spectre vocal.
Note pour les pianistes ! Bien que centrées sur la guitare, les notions et astuces enseignées dans cet article sont transposables au piano et utiles quelque soit l’instrument que vous jouez ! 😉
Sur ce, je vous souhaite une bonne lecture.
Avec confiance et motivation,
Roman Buchta
Chanter avec sa guitare, un premier défi
Chanter avec une guitare est un défi auquel beaucoup musiciens qui veulent chanter sont confrontés.
Dans un premier temps, il faut déjà être capable de poser sa voix sur une rythmique, sans modifier la vitesse de celle-ci.
Physiologiquement et cérébralement, cela requiert un peu de temps, d’entrainement et de concentration.
Il est même conseillé au début, de s’entrainer à chanter sur une boucle d’accords simples, tels que Em – C – G – D.
Une fois cette technique maitrisée, il va falloir chanter en rythme, c’est à dire, réussir à synchroniser la voix et la rythmique.
Bien sûr, il faudra être vigilant à chanter juste.
Mais chanter juste, qu’est-ce que cela veut dire ?
D’un point de vue purement sémantique, chanter juste ce n’est pas avoir une belle voix.
C’est obtenir un équilibre de fréquence constant entre le son de la guitare et les notes que vous chanterez.
Ce que certains appellent dans le jargon de la chansonnette, « avoir l’oreille musicale ».
Bien que cette qualité puisse sembler plus ou moins innée en fonction des individus, cette dernière peut s’acquérir avec différentes techniques d’entrainement et de reconnaissance sonore.
Revenons sur les fondamentaux génétiques qui permettent aux femmes et aux hommes de chanter.
Les concepts physiologiques pour produire un son
Tout comme la taille ou la couleur de la peau, la voix est conditionnée par un patrimoine génétique puisque plusieurs organes vont intervenir dans la production d’un son.
Sans trop entrer dans les méandres de la physiologie, une fréquence sonore est obtenue lorsque l’air est envoyé aux deux cordes vocales en vibration situées dans le larynx.
Elles sont ensuite amplifiées par des résonateurs tels que la bouche et le nez.
Ainsi, la puissance vocale sera conditionnée par ces caractéristiques physiologiques et la maitrise de ces organes, alors que la variation des fréquences de notes produites (graves ou aiguës) dépendra de la longueur et épaisseur de ces deux cordes vocales.
Comme les cordes d’un piano, plus les cordes vocales vont être petites et étroites, plus le son produit sera aigu, mais à l’inverse, quand celles-ci seront longues et épaisses, le son grave résonnera.
Toutes ces composantes permettront aux femmes et aux hommes de produire un panel de notes variées (tessiture) et d’avoir une identité vocale (timbre).
Timbre et tessiture vocale
Il y a autant de profils sonores qu’il existe d’individus sur terre.
Et oui, à chacun son identité vocale.
Le timbre mettra davantage en avant la personnalité vocale d’un individu (ce que cherchent à reproduire les imitateurs).
La tessiture représente quant à elle, l’étendue de notes que possède un être humain.
En musique, cette tessiture peut se ranger par typologie vocale en commençant par les basses et les barytons, correspondants aux voix graves et moyennes masculines. Les ténors et contre-ténors pour les voix aiguës masculines.
Les altos pour les voix graves de femmes et d’enfants, puis les mezzo- sopranos et sopranos produits par des voix moyennes et aiguës de femmes et d’enfants.
Etant donné qu’il existe plusieurs notes de chevauchement, on parlera plutôt d’appartenance à telle ou telle typologie vocale.
En effet, les notes les plus aiguës comprises dans la catégorie basse sont similaires aux notes les plus graves de la catégorie soprano.
Idem pour la classification entre les genres, puisque les voix hommes sont classées entre basse, baryton et ténor et les voix femmes entre alto, mezzo-soprano et soprano.
Représentées différemment sur une échelle de grave à aiguë, les voix hommes (en bleu) se retrouveront à gauche dans les fréquences basses et les voix femmes (en jaune) se situeront sur la droite vers les fréquences aiguës.
On observe également une zone de chevauchement ou certains hommes et femmes auront des amplitudes vocales très similaires.
Si la distinction entre chaque genre est assez visible, il existe également une grande disparité vocale au sein de chaque sexe.
Pour être encore plus précis, ce genre de graphique montre pour chaque genre, le nombre d’individus par amplitude vocale.
Autrement dit, combien y’a-t-il d’hommes ou de femmes qui possèdent des voix très graves, graves, intermédiaires, aiguës ou très aiguës.
En statistique, cette distribution graphique suit ce que l’on appelle une loi normale ce qui revient à dire qu’au sein de chaque genre, il existe un maximum d’individus avec des voix similaires (correspondant au pic de chaque courbe).
À l’inverse, il existe seulement quelques personnes qui ont des tessitures très graves ou très aiguës.
Par conséquent, il est tout à fait possible de représenter et comparer les tessitures vocales des chanteurs et chanteuses pour mieux se rendre compte de leurs profils.
Tessitures vocales de chanteurs célèbres
Dans cet exemple, plus les flèches sont grandes, plus les tessitures des artistes sont étendues.
C’est à dire que ces derniers posséderont un large spectre de notes et qu’ils seront en capacité de chanter des notes très graves comme très aiguës.
C’est le cas par exemple de Mariah CAREY qui est réputée pour être capable de chanter sur près de 5 octaves.
Sur l’image, cela est représenté par les différentes couleurs de do à do (C à C) sur le piano.
Son titre My All issu de l’album Butterfly sorti en 1997 illustre bien sa tessiture et est très complexe à chanter.
Chez les hommes, des chanteurs comme Freddy Mercury ou Daniel Balavoine possédaient également des grandes étendues vocales bien que la plupart du temps, ces derniers préféraient chanter sur des notes aiguës.
Ce qui est le cas de Show Must Go On pour Freddy Mercury ou Le chanteur de Balavoine.
En revanche, sur le refrain de SOS d’un terrien en détresse de Balavoine, on peut observer un spectre conséquent de notes auxquelles très peu d’artistes peuvent se confronter.
A l’inverse, d’autres artistes tels que Serge Gainsbourg ou la chanteuse Dani possèdent de plus petites tessitures (largeur de la flèche) avec un spectre de notes plutôt graves.
Cela ne veut absolument pas dire que leurs timbres vocaux n’étaient pas appréciables mais aucun de ses deux artistes n’auraient pu chanter SOS d’un terrien en détresse.
Même après plusieurs verres de whisky !
Trève de plaisanterie ! Si l’on devait représenter le profil vocal de ces 2 artistes, les 2 voix seraient quasiment superposées.
Cependant, le spectre de Dani est beaucoup plus éloigné vers les graves par rapport aux voix femmes standards que le spectre de Serge Gainsbourg par rapport aux voix masculines.
Par conséquent, les voix de ces deux artistes sont assez simples à mélanger, d’où la chanson Comme un boomerang, écrite et chantée par Gainsbourg mais aussi interprétée par Dani et Etienne Daho sur la même tonalité que l’original.
Là encore, il s’agit d’une illustration, mais la chanteuse en proue Hoshi, possède elle aussi une étendue vocale intéressante comme sur Ta marinière (2018).
Son profil vocal se rapproche néanmoins davantage des capacités de voix standards féminines que des profils vocaux de Mariah Carey ou de Dani.
Comment trouver sa tessiture vocale
Connaitre sa tessiture, c’est mieux comprendre son profil vocal et les chansons qui vous iront le mieux.
Mais cela reste très empirique et vous n’aurez pas d’autre choix que de vous tester.
Le plus simple est d’avoir un piano ou un synthétiseur à vos cotés et de reproduire à la voix le son des notes du piano, en identifiant la note la plus grave que vous pourrez atteindre mais aussi la plus aiguë.
Attention !
Il faut que cela reste audible et reproductible, surtout pour les notes aiguës.
Reportez cela sur le piano et vous connaitrez votre tessiture.
En général, un individu lambda possède 2 à 3 octaves (ici, 3 gammes de couleurs différentes).
Bien sûr, avec de l’entrainement, vous pourrez être en mesure de gagner encore quelques notes en direction d’une troisième octave.
Par exemple, en maitrisant ce que l’on appelle la voix de tête.
Si vous n’êtes pas trop familiarisé avec le solfège, vous pouvez identifier votre étendue vocale en vous attribuant un spectre de notes numériques allant de 0 (votre note la plus grave) à 20 (votre note audible la plus aiguë).
Ainsi, la note correspondante à 10 sera la fréquence de voix la plus facile à atteindre, autrement dit celle que vous utilisez le plus souvent pour parler.
Gardez en tête que la note la plus aiguë que vous aurez identifié, votre 20, peut tout à fait être le 15 d’une autre personne qui possède une tessiture plus aiguë.
Avec un peu d’entrainement, vous verrez que cette méthode vous permet assez facilement de mieux apprécier votre tessiture mais aussi celles d’autres artistes.
Ainsi, vous aurez plus de facilités pour estimer l’étendue vocale d’une chanson, en vue de pouvoir si besoin l’adapter à votre tessiture.
Comment transposer une musique à la guitare
Si vous aimez chanter avec votre guitare ou un autre instrument, vous comprendrez alors qu’il est bien plus judicieux de transposer la tonalité originale pour que celle-ci entre dans votre spectre vocal.
Pour ce faire, il existe deux options.
Soit vous connaissez bien les accords de guitare et vous serez en capacité de transposer ces derniers pour atteindre la tonalité qui vous correspond bien, soit vous garderez les accords de la musique originale mais vous utiliserez un capodastre.
Pour rappel, cet objet que vous retrouverez dans n’importe quel magasin de musique permet de pincer les 6 cordes de la guitare et de choisir un emplacement qui se situe souvent entre la 1ère et la 6ème case (car au-delà, il reste peu de place pour les doigts).
Il faut voir le capodastre comme une ceinture vocale qui permet de réguler le son qui sort de votre guitare pour que celui-ci soit optimal pour votre tessiture.
Prenons quelques exemples :
Dans ce premier exemple, on peut observer que l’étendue vocale de la musique (flèche orange) est tout à fait intégrée au sein de votre tessiture (flèche noire).
En effet, elle se situe entre votre note 8 et votre note 16. Vous n’aurez alors absolument pas besoin d’utiliser un capodastre.
Prenons l’exemple maintenant d’une musique où les notes les plus graves sortiraient de votre tessiture (première flèche orange).
Dans ce cas, il sera judicieux d’utiliser un capodastre et de le mettre en case 3 afin que l’ensemble des notes qui constituent la musique augmente de « 3 étages ».
Ainsi, elles entreront facilement dans votre tessiture (seconde flèche orange en pointillés).
Prenons le dernier exemple qui est le plus complexe, quand il s’agit d’une musique qui est beaucoup trop aiguë ou lorsque la plupart des notes sortent complètement de votre étendue vocale.
Dans notre exemple, la musique varie pour la note la plus grave en Fa couleur violette (F) jusqu’en Do couleur orange (C).
Vous aurez alors deux solutions.
Soit vous ne changez absolument pas les accords et vous interprétez la musique une octave en dessous, de manière à couvrir la même étendue vocale mais qui ira, ce coup-ci, du Fa couleur bleue (F) jusqu’en Do couleur rose (C).
Cette version entrera dans votre tessiture mais vous devrez tout de même atteindre des notes très aiguës proches de votre 20.
Seconde solution, vous interprétez la musique deux octaves en dessous tout en mettant un capodastre en 3ème case.
Cela permettra de situer le spectre de notes de la musique originale en plein dans votre tessiture et vous serez très à l’aise pour la chanter.
Chanter avec sa guitare : conclusion
Vous l’aurez donc compris, si vous souhaitez chanter avec votre guitare, il sera primordial de :
- Comprendre le concept général de la tessiture vocale
- Identifier l’étendue des notes qui composent la musique de votre choix pour l’adapter au mieux à votre tessiture.
Autrement dit, ce n’est pas la hauteur d’une musique qui la rend difficile à chanter (puisqu’il sera toujours possible de faire varier les octaves) mais l’étendue vocale qui la compose (largeur des flèches).
Si vous êtes intéressés par ce concept, sachez qu’un site Internet propose des partitions avec à chaque fois deux tonalités différentes pour offrir aux utilisateurs une version voix homme et une version voix femme. Le tout accompagné de plusieurs fonctionnalités pédagogiques.
J’espère que cet article vous a aidé à mieux comprendre le concept de tessiture vocale et vous a donné envie de chanter en jouant de la guitare. Ou un autre instrument. 😉
Je vous remercie de votre attention et vous souhaite de belles aventures musicales.
Musicalement,
Andy du site MaxiTabs