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12 clés pour éviter et soulager la tendinite du musicien

Vous avez mal au coude ? Votre épaule reste anormalement tendue ?
Ou c’est peut-être votre poignet droit qui tire ?

« 75% des musiciens connaîtront un problème physique qui les contraindra à interrompre leur activité pendant un temps.  » 

Chiffre alarmant, n’est-ce pas ?
C’est pourtant celui que le Dr André-François Arcier, président-fondateur de l’association Médecine des arts, présente régulièrement.

Le plus connu de ces troubles est la tendinite du musicien.
Mais bien-sûr, il y en a d’autres comme la dystonie de fonctionl’épicondylite.

Peut-être que vous avez déjà rencontré ces troubles musculo-squelettiques (TMS).
Ou vous avez fait la connaissance de troubles plus simples d’apparence mais tout aussi invalidants.
Je pense aux tremblements, picotements, mouvements involontaires, compensations douloureuses, etc.

Si c’est le cas, vous savez ce que c’est d’être angoissé(e) par la peur d’avoir mal, la peur de ne pas progresser, ou pire, la peur de voir vos performances régresser.

Mais rassurez-vous, il y a une bonne nouvelle !

Selon Marc Papillonspécialiste de l’analyse du mouvement et auteur de différents ouvrages sur le sujet, « La plupart du temps ces troubles ne sont pas graves au sens médical du terme… Ils ne nécessitent sans doute pas d’intervention chirurgicale. »

En revanche, si vous souffrez d’une gêne musculaire, que vous pensez avoir un début de tendinite, il est urgent d’agir ! Ne rien faire et continuer à travailler votre instrument comme d’habitude serait une très mauvaise stratégie.
Un peu comme regarder votre potager en attendant que des tomates poussent, sans y avoir planté de graines. Vous risquez d’être déçu du résultat.

Pour éviter cela, je vais vous présenter 12 clés qui vous permettront de ne pas déclencher de tendinite du musicien ou de travailler efficacement à apaiser ce genre de troubles musculo-squelettiques.

Bien sûr, ces conseils ne remplacent pas un avis médical.
Et si vous souffrez de troubles persistants, je vous invite à contacter un spécialiste qualifié pour vous accompagner sur le chemin de la guérison.

La tendinite du musicien​

La tendinite du musicien, qu'est-ce que c'est ?

Définition : la tendinite est une inflammation des tendons qui permettent aux muscles d’être rattachés aux os.

Elle peut toucher différentes parties du corps comme les poignets, les épaules, les coudes, les doigts, la nuque, etc.

Sachez que si une tendinite n’est pas traitée correctement, elle peut se solder par une rupture du tendon ! Il est vital de ne pas négliger des douleurs qui persistent au fil de vos séances de pratique musicale.

Vous vous en doutez, les parties les plus susceptibles de vous faire souffrir seront généralement celles que vous stimulez le plus fréquemment dans votre pratique musicale.

Les pianistes, les guitaristes, les batteurs, auront plus tendance à souffrir au niveau des doigts, des poignets, des épaules qu’au niveau des mâchoires.

Cependant, il n’est pas possible qu’une zone du corps que vous ne stimulez qu’indirectement devienne douloureuse.

Comme par exemple, si vous serrez inconsciemment les mâchoires lorsque vous jouez un passage difficile !

Chez beaucoup de musiciens, la douleur apparaît pendant le travail de l’instrument.
Cependant, les tensions et autres sensations douloureuses peuvent également se manifester sournoisement quelques heures après votre pratique musicale.
Elles peuvent même vous réveiller pendant votre sommeil…
L’horreur !

Dans tous les cas, la douleur est un signal d’alarme que votre corps vous envoie.
Elle est comme le gendarme qui siffle à un carrefour pour mettre en garde le conducteur qui a une conduite dangereuse.

Mieux vaut prêter attention à ces avertissements que de les ignorer.
Car plus vous attendrez pour réagir et plus les conséquences risquent d’être lourdes.
Les douleurs se feront plus aiguës, plus persistantes, plus invalidantes et… seront plus lentes à guérir.
Elle grossiront comme une boule de neige qui dévale à toute vitesse le flan d’une colline.

Principales causes de la tendinite du musicien et des autres TMS

1) La répétition des gestes

Et oui, tout simplement.
La répétition est la mère de l’apprentissage !
Mais c’est aussi la sœur de la tendinite.

Car c’est la répétition de gestes inadéquats (trop tendus, trop détendus, trop contractés)
qui va user de plus en plus les tendons, les tissus musculaires et autres.

Songez que des gouttes d’eau qui tombent en continu sur un rocher (en un point précis) finissent par creuser un véritable trou dedans !

Heureusement, la répétition d’un geste correctement exécuté va maintenir un équilibre sain au sein de votre corps et préserver vos articulations.

Par conséquent, si vous ressentez qu’une partie de votre corps devient lourde, moins réactive, qu’elle fatigue et commence à vous faire mal, c’est que vous n’êtes pas sur la bonne voie.

Il ne s’agit pas de faire demi-tour sur-le-champ. Plutôt d’apporter quelques légères modifications à votre itinéraire.

Connaissez-vous « l’effet papillon » ?
Un petit battement d’aile de papillon de rien du tout devient la cause d’un tremblement de terre dévastateur à l’autre bout du monde.

Oui !
Une petite gêne a le pouvoir immense de limiter vos performances.
Mais la bonne nouvelle, c’est qu’une légère correction bien ajustée peut avoir des effets miraculeux.

Un peu comme au golf, d’ailleurs.

Un degré de différence dans la position du club quand vous frappez la balle deviendront 45 mètres de différence sur une distance de 200 mètres de tir.
Et votre balle finit sur le green ou dans l’eau ! Et ce, pour un petit de degré de différence seulement.
(Je donne ces chiffres pour l’exemple, ne vous formalisez pas dessus ! 😉 )

Quoi qu’il en soit, en cas de problème, ne tentez pas de tout changer d’un coup !
Rappelez-vous la phrase suivante :

« Un léger ajustement à l’entrée peut engendrer une gigantesque différence à la sortie. »

2) Le perfectionnisme et l’exigence

L’enfer est pavé de bonnes intentions.

Je pèse mes mots.

Un ami à moi, professeur de piano, ressentait une forte inégalité entre la dextérité de ses 2 mains.
Son auriculaire droit le gênait. Il était convaincu qu’une anomalie physique se cachait dans ce problème de performance.

Dans son cas, il ne s’agissait pas de la tendinite du musicien, mais d’un problème de souplesse et d’indépendance des doigts.

Croyez-moi.
Cet homme a de la volonté et de la détermination. (En plus d’avoir beaucoup de charisme et d’être très sympathique 😉 )
Il a focalisé sur son problème pendant des années. Il est resté concentré sur l’idée d’améliorer les performances de son auriculaire droit. Il s’est imposé des exercices rigoureux, a travaillé dessus encore et encore. Mais l’exigence et le perfectionnisme de ce pianiste l’ont conduit sur la mauvaise voie.

​En effet, le remède s’est avéré être pire que le mal lui-même.
De nouveaux troubles sont apparus, des troubles plus présents, plus encombrants, plus handicapants.

Aux dernières nouvelles, un spécialiste de la région parisienne lui a diagnostiqué une véritable dystonie de fonction. Une maladie longue, pénible, et lente à guérir…

Ce genre de pathologie est véritablement un enfer pour le musicien qui doit y faire face.
Et je ne peux m’empêcher de penser, que davantage de repos et de relaxation n’auraient pas eu d’impact négatif sur la santé de sa main droite.

Toute l’exigence et l’immense bonne volonté de ce musicien se sont soldées au final par un problème bien plus terrible.

Oui, parfois l’enfer est pavé de bonnes intentions.

3) Les situations de performance

Vous avez 10 secondes pour répondre à la question suivante.
10 secondes. Pas une de plus.
Top départ !

Quel est le meilleur moyen de se détendre avant une situation de performance, comme une audition ou un petit concert informel ?

Tic, tac, tic, tac, tic tac, tic, tac..

DIIING !!!
Votre réponse ?

En passant, avez-vous senti l’impact du compte à rebours sur votre capacité de réflexion ? Sur votre état corporel ?

Avez-eu du mal à réfléchir ? Votre corps s’est-il crispé ?
Peut-être en prenez-vous tout juste conscience maintenant que je vous pose la question.

C’était stressant, n’est-ce pas ?

Le compte à rebours a instauré une pression dans votre tête qui s’est transformée en tensions corporelles.

Vous vous êtes contracté(e) mais vous n’aviez pas assez de place dans votre mémoire de travail (MT) pour le remarquer ou pour faire en sorte de relaxer les parties de votre corps qui s’étaient tendues.

Et tout ça, juste pour répondre à une simple question, aux réponses multiples.
Car bien sûr, il n’y a pas un seul et unique meilleur moyen de se relaxer avant une audition ou un concert… 😉

Entre nous, vous étiez loin du stress que vous pouvez ressentir quelques jours avant un concert, une audition et pendant ces mêmes situations de challenge !
Nous sommes d’accord.

Alors à votre avis, quels impacts corporels peuvent avoir votre envie de jouer parfaitement?
Votre peur de décevoir un professeur ? De rater une audition ? Ou toute autre occasion unique de démontrer votre talent et d’offrir ce que vous avez de plus beau ?

Oui.
Dans ces situations de challenge, l’urgence et l’exigence vous donnent le sentiment que seul le résultat compte.
C’est là que vous devez redoubler de vigilance pour éviter la tendinite du musicien.
Car ces périodes de défi composent un terreau idéal où toutes sortes de dysfonctionnements peuvent germer à leur aise…

12 astuces pour éviter ou apaiser la tendinite du musicien

1) Buvez de l’eau, avant, pendant et après votre pratique musicale

«Il faut impérativement s’hydrater avant, pendant et après l’effort : sinon, vos muscles vous le feront payer ».

 Cette mise en garde est de Michel Cymes.

Vous savez, c’est le médecin/chirurgien qui présente le Magazine de la Santé sur la cinquième.
Au micro de la radio RTL, il a consacré un édito aux gestes essentiels pour éviter les tendinites.
Dans cet édito, Michel Cymes a fortement insisté sur l’importance vitale de l’hydratation.

2) Relaxez-vous avant de travailler

Et oui, la relaxation n’a pas pour seul vertu de rallonger votre espérance de vie.
Elle diminue aussi sensiblement le risque que vous développiez une tendinite du musicien.

Rassurez-vous !
Je ne vous demande pas de consacrer la moitié de votre séance de travail à vous relaxer.
5 à 7 minutes de détente suffisent…

Inspirez et expirez en imaginant que tel ou tel muscle, articulation, se relâche.
Visualisez le parcours de l’oxygène le long de vos membres.
Sentez vos membres se décontracter et se nourrir d’oxygène.

Si vous ​cherchez des idées sur « comment procéder », ​vous trouverez votre bonheur sur Youtube.
​ 😉

3) Echauffez-vous avant de jouer

Vous imaginez un chanteur qui se réveille le matin et qui, au bout de 10 minutes, commence à chanter très fort avant même d’avoir prononcé un mot ?

J’ai mal pour lui.

Avant d’effectuer n’importe quel type d’activité, notre corps a besoin d’être mis en route.
Pensez aux sportifs, aux footballeurs remplaçants que l’on voit courir autour du terrain pendant que les autres se disputent le ballon.

Foncer tête baissée sur son instrument est une stratégie excellente…
pour froisser vos articulations et développer une tendinite du musicien.

Alors, avant de travailler votre instrument, pensez à vous échauffer pendant quelques minutes.
En plus de préserver la santé de votre corps, cela vous permettra d’attaquer votre pratique dans de meilleures conditions. En effet, « en étant chaud » vos doigts, vos poignets, vos bras répondront tout de suite mieux !

D’autant plus que vous serez relaxé(e). 😉

4) Montez en intensité progressivement

En concert, la poussée d’adrénaline réalise un véritable échauffement.
En effet, le stress (bon ou mauvais) va accélérer votre cœur, tonifier vos muscles, etc.
Grâce à cette préparation, vous êtes en mesure de démarrer votre performance avec une forte intensité de jeu.

En revanche, à la maison, ce système n’opère pas. Heureusement d’ailleurs !
Ce serait exténuant…
Vous imaginez vivre de telles montées en pression au quotidien ?
Pour ma part, au bout de trois jours, je ressemblerai à un citron qui a été pressé 100 fois !

Quoi qu’il en soit, soyez progressif dans la montée en intensité de votre travail.

Rappelez-vous de vous écouter, car comme le dit la sagesse populaire :

 
« Qui veut aller loin ménage sa monture »

5) Faites des pauses très fréquentes

Si une partie de votre corps vous fait souffrir quand vous travaillez le piano, la guitare ou autre, arrêtez-vous très régulièrement de jouer. 

Laissez cette zone se reposer.

Répéter des gestes frénétiquement sans se soucier d’une douleur lancinante est une stratégie risquée.
Un peu comme faire de la corde à sauter sur le bord d’une falaise.

Des pauses très fréquentes permettront à cette zone problématique de «récupérer ».
De plus, cela vous permettra d’effectuer les ajustements nécessaires pour rectifier votre posture, votre tonicité générale, vos mouvements…

A terme, c’est ce qui vous permettra d’améliorer vos gestes, d’affiner vos mouvements et donc d’éloigner tout risque de développer la tendinite du musicien.

6) Étirez-vous après avoir joué

En tant que musicien, vous pouvez vous inspirer des stratégies qu’emploient les sportifs pour accroître leurs performances tout en préservant leur santé.

Prendre quelques minutes pour s’étirer après une séance de travail musical est une excellente habitude.
En plus, cela peut vous permettre de sortir en douceur de votre séance de travail.
Tout en vous détendant…

En matière d’étirement, c’est indispensable que vous respectiez la règle suivante :
La douleur que vous ressentez doit rester agréable.

Sinon, vous forcez trop et cela devient dangereux. Et ce n’est pas ce que vous voulez, n’est-ce pas ?
Ce serait idiot de vous déclencher une tendinite du musicien en voulant vous en préserver !

7) Ne forcez jamais !

C’est évident, mais je préfère le répéter.
Si vous forcez, c’est que les parties de votre corps qui doivent vous permettre de réaliser le geste ne sont pas encore assez aguerries.

Vos doigts manquent peut-être de souplesse ?
Vos avant-bras doivent se muscler davantage ?

Imaginez un instant que vous soyez haltérophile.
Imaginez que vous parveniez à soulever 100kg et que votre but soit d’en soulever 100 de plus.

Allez-vous procéder par paliers de 50kg ?
Non ! Bien sûr.


Votre colonne vertébrale risquerait de se tasser comme un ressort qui se contracte.

Allez-vous choisir des paliers de 20kg ?
Non, là encore, vous risqueriez de vous blesser, de vous user en douceur.


Vos fibres musculaires se déchireraient comme les fils d’une vieille corde qui s’effiloche.

Pour développer progressivement la puissance musculaire et la souplesse dont vous avez besoin, vous devez procéder par tout petits paliers.

C’est exactement la même chose en musique !
Vous ne gagnerez jamais ce qui vous manque en force, souplesse et autre, d’un coup !

Mais petit à petit, et jour après jour.

Je sais.
Cela peut être extrêmement frustrant.
Mais c’est pour cela que la musique est un art, non ?
Pour atteindre vos rêves, vous devez réaliser un travail de Titan avec la douceur d’une maman qui donne le sein. Et cela demande de la patience…

L’idée est de repousser toujours un peu plus vos limites.
De forcer un peu, tout en restant dans une zone raisonnable.
Gardez en tête de toujours respecter votre corps !

C’est ainsi que vous atteindrez vos objectifs, sans déclencher une tendinite du musicien.

8) Vérifiez que vos mouvements partent de votre axe vertical

« Être attentif à quelque chose, c’est être aveugle au reste. » 

En neurosciences, ce phénomène est nommé cécité attentionnelle.

C’est grâce à cette limite du cerveau que les magiciens peuvent nous épater !

Revenons à la musique.
Cela vous arrive de « tirer sur votre corps » pour réussir à réaliser un geste ?
Par manque de souplesse, de muscle, etc.

Moi oui.
Et avec le temps, j’ai remarqué une chose.
La plupart des gestes que je réalisais avec ma main gauche étaient soutenus par mon bras droit.
C’est à dire que je « tordais » tout mon corps pour me faciliter la réalisation du geste.

Sans tordre mon corps, ces différents gestes ne passaient pas.
Les enchaînements de notes ou les barrés sonnaient peu, pas ou mal.

Bien sûr, je focalisais tellement mon attention sur le mouvement lui-même, que cette distorsion corporelle s’effectuait hors de mon champ de conscience.

Cependant, pour ne pas déclencher de tendinite du musicien, un geste doit être exécuté avec un maximum de souplesse et avec le minimum de contrainte corporelle.

Et comment diminuer les contraintes corporelles ?
La réponse est dans le titre.

Vos gestes musicaux doivent trouver leur origine dans votre colonne vertébrale, dans votre axe vertical.
Plus précisément dans votre Hara ou Tantien, pour ceux qui pratiquent le Taï-chi, le Yoga et autre…

Et si vous êtes dans le même cas que moi, cela nécessite un rééquilibrage.

Voici une méthode simple pour le pratiquer.

a) Ressentez votre corps intégralement (Posez votre attention dans votre bras droit; quand vous le ressentez, continuez avec votre bras gauche et ainsi de suite…)

b) Observez quels jeux de contraintes s’effectuent dans votre corps pour réaliser tel ou tel geste musical

c) Exécutez le même geste
    _ en décontractant les parties impliquées qui ne devaient pas l’être
    _ en imaginant que le geste trouve son origine dans votre axe vertical

d) Répétez le geste corrigé pour l’intégrer
Visez la qualité. Le temps se chargera du reste (vitesse, quantité, etc.)

9) Ne détendez pas trop les membres sollicités

Quoi ?
Mais vous devez vous détendre, non ?
C’est ce que tout le monde vous dit tout le temps !

Et bien, oui et non.
Oui, votre corps doit rester dans un état de détente générale.
Et oui, il est capital que votre esprit soit lui aussi détendu.

Mais non, vous ne devez pas être trop détendu pour autant.
Pour ma part, j’ai cherché par le passé à détendre, détendre et encore détendre mon épaule droite.
Et les douleurs que je ressentais à cet endroit n’ont pas disparu.
Au contraire, la zone douloureuse s’est élargie. Pourquoi ?

Parce que détendre au plus possible une zone de votre corps peut provoquer un étirement.
Et dans mon cas, c’est ce que la gravité faisait.

Le hic, c’est que j’effectuais des gestes pendant « cet étirement ».
Donc je forçais en douceur sur cette articulation tout en la sollicitant de plusieurs façons.

Grâce à des séances de kinésithérapie et de méthode Alexander, j’ai compris que mon épaule n’était pas trop contractée.

Au contraire, mon problème venait d’un «manque de maintien général» de mon épaule.
Elle manquait de tonicité, tout simplement.

La tonicité et la contraction sont deux choses différentes.
Comme le lait et l’eau.

Pensez à vos musiciens favoris.
Sont-ils constamment dans une détente extrême ?
Pourquoi ?

Parce que jouer de la musique demande de l’énergie et de la TONICITÉ !

Comme l’explique Marc Papillon, l’idéal est d’avoir un physique tonique et un mental détendu.
C’est la clé pour éviter la tendinite du musicien.

10) Appliquer une poche de glace sur la zone douloureuse

Ce « remède » très populaire peut réellement faire des miracles.
La tendinite du musicien est une inflammation. Apposer une substance très froide va considérablement aider votre corps à calmer l’articulation ou le muscle échauffé.

A ce sujet, mon ancien professeur de Systema (un art martial peu connu) avait mentionné cette solution pendant un cours. Il avait développé une tendinite à l’épaule et l’avait fait disparaître en appliquant de la glace sur celle-ci 2 à 3 fois par jour pendant une période de plusieurs semaines.

11) Visualisez la zone douloureuse entièrement guérie

Non !

Personne n’a introduit un psychotrope dans le verre d’eau que je bois !
Et je suis très heureux de pouvoir vous présenter, avec de nombreuses preuves scientifiques à l’appui, un phénomène incroyable.

Ce que vous faites dans votre tête a un impact sur la santé de votre corps !

Je ne plaisante pas.
De nombreuses équipes de chercheurs* vérifient ce phénomène à travers le monde.

Beaucoup effectuent des expériences sur des groupes de sportifs de haut niveau qui se sont blessés.
Les conclusions des scientifiques sont formelles.

Lisez attentivement la phrase suivante :
Les sportifs qui visualisent que leur membre blessé est à nouveau fonctionnel
guérissent plus vite que les sportifs qui ont pour consigne de ne pas faire ce travail mental !

Je sais, c’est fou.
Mais réfléchissez une minute.

Il suffit que vous pensiez au fait qu’un de vos proches guérisse définitivement d’une maladie pour que de la joie jaillisse dans votre corps. Et qui dit changement d’émotion, dit modification des concentrations de neurotransmetteurs, hormones et autres, qui se baladent dans vos veines !

Ces modifications chimiques entraînent des modifications dans l’environnement de vos cellules. Ces dernières évoluent dans un environnement plus ou moins sain et plus ou moins toxique.

Imaginez travailler dans une entreprise dans laquelle vous n’êtes entouré que de collaborateurs sympathiques, optimistes, encourageants.
Et imaginez l’inverse. Être entouré de personnes malveillantes, agressives, malsaines et méchantes.
Quel environnement est le plus susceptible de favoriser votre santé psychologique et physique ?

Si l’impact de la visualisation sur la guérison de votre corps est un concept très éloigné de ce que vous avez toujours cru et considéré comme vrai et possible, vous devez sentir que quelque chose résiste en vous.
N’est-ce pas ?

Dans ce cas, je ne chercherai pas à vous convaincre.
Rappelez-vous seulement la chose suivante :
Il y a plus d’un siècle, il semblait insensé de pouvoir parler à distance à quelqu’un qui vivait à 800 km de vous ou à l’autre bout du monde.

Les premiers scientifiques qui ont découvert l’existence des ondes et leur potentiel n’étaient pas nécessairement pris au sérieux.
« Quoi ? Parler à mon fils qui vit à l’autre bout des États-Unis ? Grâce à des petites choses invisibles qui flottent soit-disant dans l’air ? Oui, t’as raison. T’as pas fini de me prendre pour un C#&% ! » 

Michel de Montaigne invitait ses contemporains à une sage ouverture. Pour lui « Il serait sot et présomptueux de douter de quelque chose qui paraît peu vraisemblable ».

Quoi qu’il en soit, pour favoriser la guérison de la tendinite du musicien, pratiquez le processus suivant :

a) Relaxez-vous et imaginez que de la lumière chaude et douce circule dans cette partie de votre corps.
b) Ressentez que cela peut vous procurer du bien-être.
c) Imaginez que vous pouvez à nouveau utiliser ce membre comme vous le désirez, qu’il est guéri.
d) Visualisez-vous en train de pouvoir déplier votre coude si celui-ci reste plié. Et réjouissez-vous en ! 😉

Comme d’habitude, ne me croyez pas sur parole.
Testez !
Contrairement à d’autres traitements, celui-ci n’a aucun effet secondaire indésirable…

12) Reposez-vous

Oui, si la situation l’exige. Le repos complet est la meilleure stratégie à adopter.
Acceptez qu’une partie de votre corps soit en convalescence.
Profitez-en pour vous détendre et prendre du bon temps.

Par ailleurs, vous pouvez tout de même travailler dans votre tête, lire des partitions, réfléchir à des doigtés, découvrir des stratégies pour mieux jouer en public ou pour travailler plus efficacement.

Conclusion ​​​​

Vous pouvez faire partie des 25 % de musiciens qui ne seront pas contraints d’arrêter leur pratique musicale pour un temps à cause d’un dysfonctionnement douloureux.

Peut-être même que si nous sommes nombreux à appliquer les clés pour se protéger de la tendinite du musicien, ces statistiques seront revues à la baisse ! Cela fait du bien de rêver. 😉

Quoi qu’il en soit, songez au fait que vous êtes votre première protection contre tous les types de troubles musculo-squelettiques.
Prenez soin de vous, écoutez vous, cherchez la qualité et le confort dans votre jeu.
Exercez-vous à être serein et tonique.

Les savoir-faire artistiques du musicien s’acquierent grâce à ses savoir-être (patience, résilience, esprit d’analyse, ouverture à la nouveauté).
Et si vous souffrez de la tendinite du musicien ou d’un autre dysfonctionnement, rappelez-vous que vous pouvez améliorer la situation.

Si la douleur persiste, consultez un spécialiste.
Et si le praticien que vous avez consulté ne vous donne pas entière satisfaction, n’hésitez pas à chercher de l’aide ailleurs.
Beaucoup de musiciens ne trouvent pas le spécialiste qui parvient à les soulager du premier coup.

Quoi qu’il en soit, prenez de bonnes habitudes, ménagez-vous, reposez-vous. 😌

Analysez votre posture, testez des ajustements, visualisez la guérison de la zone concernée.

Bien entendu, vos questions et remarques sont les bienvenues.
Écrivez-les dans l’espace ci-dessous qui est réservé à cet usage.
Ainsi, les autres lecteurs profiteront de ces échanges qui pourraient leur être utiles.

Avec confiance et motivation 🎶😏

Roman Buchta

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  • Philippe dit :

    Très bon sujet, survolé ici mais quand même assez bien détaillé, merci Roman.
    Pour tes lecteurs qui souhaiteraient approfondir ce sujet, je ne peux que conseiller la formation en ligne « Biomécanique du guitariste » de Laurent Rousseau
    Pour le prix d’un bon restau vous aurez accès à plus de 10h de vidéo, des dizaines d’exercices pratiques, des conseils de kiné etc…

  • Philippe dit :

    Je me suis fait un fichier contenant cet article, en complément de la formation citée précédemment.
    Merci Roman

  • Daniel dit :

    MERCI pour vos bons articles

  • Nadine dit :

    Merci beaucoup Roman pour cet article qui fait bien le tour du problème 🙂
    Je commençais justement un début de tendinite il y a qq jours…
    Ayant aussitôt compris les raisons (je me mettais la pression par rapport à un objectif fixé pour une date et une occasion donnée et j’étais en retard avec le stress qui va avec…)
    Détente, conscience et réajustement des positions du corps et des mouvements ainsi que la réévaluation de l’objectif (indispensable, frustrant mais plus réaliste 😉 ) ont été salutaires… ouf pour cette fois-ci !

  • Salut Roman et merci pour cet article pratique et complet.
    Apprenant moi-même la guitare en autodidacte, j’ai souvent des douleurs à l’épaule et au poignet que j’attribuaient uniquement à un manque de musculation ou d’échauffement. Je vois que ce n’est pas si simple que ça.
    Je vais tenter d’appliquer tes conseils. Enfin…quand je n’aurai plus mal évidemment 😉
    A bientôt

    • Roman Buchta dit :

      Salut Yohan.
      Le manque de musculation est rarement la cause principale des douleurs.
      Comme l’explique beaucoup de spécialistes, la solution se trouve dans une « posture »,
      mobile, surtout pas figée, qui nous est propre du fait que notre corps est unique !
      Excellente continuation et à bientôt 😉

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